Sacralisé par les uns, diabolisés par les autres, on ne sait plus quoi penser de ces fameux produits laitiers. Autrefois mis sur un piédestal au niveau nutritionnel, notamment du fait de sa richesse en calcium, il est aujourd’hui de plus en plus décrié à cause de son implication potentielle dans les troubles digestifs et inflammatoires chroniques. Il existe à ce titre une confusion très fréquente entre l’intolérance au lactose et l’hypersensibilité aux caséines laitières. Qu’en est-il vraiment ? Faisons le point. Explorez le sujet en détail en cliquant sur les articles ci-dessous. Les produits laitiers sont-ils nécessaires pour conserver des os solides ? Lorsque l’on évoque l’intérêt nutritionnel des produits laitiers, le premier élément venant à l’esprit de la plupart est leur teneur en calcium, en faisant des aliments indispensables à la prévention contre l’ostéoporose. Consommer 2 à 3 produits laitiers par jour serait ainsi un réflexe essentiel à adopter pour conserver des os solides tout au long de la vie.Les études scientifiques indépendantes ne semblent pas toutefois pas aussi catégoriques sur le sujet. Certaines d’entre-elles révèlent qu’au contraire, il n’existe pas de corrélation directe entre la consommation de produits laitiers et la prévention de l’ostéoporose. D’autres facteurs, jouant des rôles clés dans le maintien d’une bonne santé osseuse, sont à l’inverse peu communiqués. Faisons le point. Lire l'article L'intolérance au lactose Le lactose est le sucre naturellement présent...
Lire la suiteIntolérance au lactose
L'intolérance au lactose Le lactose est le sucre du lait. Il est constitué de galactose et de glucose. Pour le digérer, l’organisme a besoin d’une enzyme spécifique, la lactase, produite dès la naissance en quantité importante. Le lait maternel en contient en effet de grandes quantités. L’homme est toutefois génétiquement programmé pour voir cette activité lactasique diminuer après le sevrage. Selon une étude analysant les allèles du gène responsable de la synthèse de la lactase (LCT-13910) auprès de 866 enfants, cette évolution aurait lieu entre 5 ans et 11 ans¹. Du fait de l’existence d’un polymorphisme génétique, certains individus peuvent toutefois continuer à bien tolérer le lactose tout au long de leur vie². Le niveau de tolérance varie d’environ 12 g (l’équivalent d’un verre de lait) à 50 g de lactose par jour (environ un litre de lait)³. Le premier facteur pouvant expliquer cette différence est l’origine ethnique. Moins de 10 % des personnes d’origine asiatique ou africaine tolèrent par exemple le lactose⁴. Les Indiens ne sont que 6 %, comme les Chiliens d’origine amérindienne. Les Chinois et les Japonais sont quant à eux totalement dépourvus des allèles du gène capable de produire la lactase⁵. À l’inverse, les personnes d’origine suédoise sont plus de 73 % à le digérer. Une telle situation est avant tout le fruit d’une adaptation sélective au cours du Néolithique. À l’échelle individuelle, nos propres...
Lire la suiteQue penser des laits de chèvre et de brebis ? Du lait cru ?
Lait animal ou lait cru : lequel choisir ? Il n'y a pas de lait animal idéal pour l'homme adulte Lait de chèvre ou de brebis : l’alternative idéale au lait de vache ?Depuis quelques années, les produits laitiers de chèvre et de brebis bénéficient d’une meilleure image que le lait de vache, notamment en termes de santé. L’analyse des caséines contenues dans les laits de petits animaux (chèvre, brebis) conforte l’hypothèse selon laquelle ces derniers seraient mieux tolérés par la plupart des humains, notamment car ils contiennent des β-caséines de type A2 et non A1¹⁻³. Comme pour le lait de vache, les proportions de caséines peuvent toutefois varier fortement selon les races de chèvres, notamment en alpha-caséine αs1, une autre protéine impliquée dans les risques allergiques⁴⁻⁶.Ces laits sont par ailleurs composés d’une famille de protéines absentes du lait maternel − les β-lactoglobulines − pouvant générer des réactions allergiques importantes, en particulier dans le cas du lait de chèvre⁷⁻⁹. Ils ne sont donc pas dénués de tout risque de réponse immunitaire. Certaines personnes apparaissent d’ailleurs plus sensibles à la consommation de produits laitiers issus de petits animaux qu’au lait de vache, notamment les nourrissons pouvant déclencher de véritables allergies. De plus, la prévalence des personnes allergiques aux protéines de lait de chèvre ou de brebis augmente fortement en cas d’allergie initiale aux protéines laitières de vache¹⁰. Les laits de...
Lire la suiteLes exorphines
Selon l’équipe du Dr Maria Fiorentino, 75 % des enfants autistes présenteraient une diminution de l’expression des protéines protectrices de l’intégrité des cellules intestinales et 66 % une augmentation de celles à l’origine de la perméabilité intestinale¹. Les taux plasmatiques de zonuline s’avèrent par ailleurs bien plus élevés que dans les groupes contrôles, de même que la présence d’anticorps anti-gliadine²⁻³. La barrière hémato-encéphalique s’avère elle aussi plus perméable¹,⁴.Une des hypothèses émises concerne des composés spécifiques, les peptides opioïdes. Ce débat scientifique a été initié il y a déjà plus de 40 ans mais demeure d’actualité, car encore peu exploré ⁵. En 1979, le Pr Christina Zioudrou a qualifié ces peptides d’exorphines en rappel aux endorphines naturellement produites par l’organisme ⁶. Il en existe de nombreux, essentiellement présents dans le lait (plus de 20 exorphines ont été identifiées) et dans le gluten (au nombre de 5), voire dans différentes protéines du blé. D’autres aliments peuvent en contenir en moindre quantité, à l’image du soja, de la viande de bœuf ou du riz⁷.Dans des modèles expérimentaux, les exorphines réduisent la douleur, modulent le transit, la sécrétion intestinale d’hormones, la mémorisation, la locomotion ou encore l’anxiété. Plusieurs auteurs ont par ailleurs rapporté que ces peptides peuvent traverser la barrière intestinale, mais leur durée de vie dans le sang apparaît très courte⁵,⁸,⁹. Elles sont en effet rapidement dégradées par une enzyme spécifique −...
Lire la suiteFacteurs de croissance, pesticides et antibiotiques dans le lait : qu’en est-il ?
Lait de vache : d’autres composés sous surveillance Autres composés bioactifs dont le facteur de croissance IGF-1 La polémique autour du lait de vache ne s’arrête pas au lactose et aux caséines. Il contient de nombreux autres composés bioactifs dont l’innocuité reste discutée, à l’image des immunoglobulines et des facteurs de croissance (comme IGF-1) potentiellement impliqués dans l’augmentation des risques de certains cancers et de troubles immunitaires¹⁻⁴.Selon une revue systématique compilant les conclusions de 16 articles, il existerait bien une relation entre la consommation de lait bovin et l’augmentation des risques de lymphomes non hodgkiniens ou de cancer de la prostate²⁻³. D’après une autre revue systématique et méta-analyse de 32 études prospectives, 400 g de produits laitiers par jour augmenteraient le risque de 7 % et chaque apport de 400 mg de calcium de 5 % supplémentaire². D’autres données, elles aussi issues d’études d’observation, relatent que chaque portion équivalente à 200 ml de lait ou à 10 g de fromage augmenterait le risque de 17 % de développer une maladie de Parkinson, notamment chez les hommes⁵. Ces données sont toutefois issues d’études observationnelles soumises à des facteurs de confusion importants, justifiant de considérer ces résultats avec nuance, aucun lien de causalité n’étant à ce jour établi.Par ailleurs, sur des modèles expérimentaux, une des immunoglobulines présentes dans le lait − la butyrophiline − pourrait déclencher une réponse similaire à celle...
Lire la suiteHypersensibilité aux caséines de lait de vache
L'hypersensibilité aux caséines de lait de vache Abordons la seconde problématique liée à la consommation de produits laitiers, à savoir la question de l’intolérance potentielle à certaines protéines laitières, qualifiée plus justement d’hypersensibilité aux caséines de lait de vache. Les caséines A1 et A2 Attardons-nous quelques instants sur la composition protéique du lait de vache. Les caséines sont les protéines les plus abondantes, représentant environ 80 % des protéines totales. Viennent ensuite les protéines de lactosérum (la fameuse whey), puis l’albumine et les immunoglobulines. Les caséines sont des « grosses » protéines, contribuant notamment à l’onctuosité des produits laitiers et au caillage lors de la fermentation. Le lactosérum correspond quant à lui au petit lait s’écoulant d’une faisselle par exemple.Il existe plusieurs types de caséines : les α, β et K-caséines. Les α-caséines sont les plus nombreuses, mais celles qui sont les plus sujettes à la question de leur tolérance sont les β-caséines. Elles représentent environ 30 % des protéines laitières et existent sous deux variantes génétiques, les β-caséines A1 et A2.Ce polymorphisme génétique serait apparu au sein des élevages il y a entre 5 000 et 10 000 ans en Europe, ce qui expliquerait que ces protéines soient plus abondantes dans les laits de vache issus de ce continent, dans des proportions variables selon les races¹⁻². 📣 Caséines A1 et A2 : une différence selon les races laitières...
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