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Faut-il manger sans gluten ?

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Sommaire

Si vous souhaitez aller à l’essentiel

Le gluten est une protéine pouvant générer une réponse immunitaire de type pathologique (maladie cœliaque, dermatite herpétiforme, ataxie au gluten, allergie au blé : dans ce cas, la suppression totale du gluten est indispensable) mais également des troubles fonctionnels : douleurs abdominales, brûlures épigastriques, rétention d’eau, nausées, diarrhées, constipation, maux de tête, fatigue chronique, troubles immunitaires (susceptibilités aux infections, hypersensibilités à d’autres aliments ou composés non alimentaires, pathologies auto-immunes), troubles inflammatoires (en particulier au niveau ostéo-articulaire ou des micro-capillaires), voire troubles du comportement (autisme, troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité). Le terme utilisé pour qualifier ces troubles est l’hypersensibilité non cœliaque au gluten (souvent appelée intolérance au gluten à tort). Elle pourrait toucher entre 6 et 13% de la population. Malheureusement, il existe peu de moyen de diagnostiquer cette hypersensibilité, d’autant plus qu’elle peut être confondue avec des troubles issus d’autres composés contenus dans les céréales incriminées (fructanes ou FODMAP, alpha-antitrypsine, transglutaminase, peptides opïodes, etc.). 

Si vous vous sentez concerné(e) par les symptômes évoqués, le plus simple est de tester la suppression totale des aliments à base de céréales contenant du gluten ou des peptides pouvant déclencher des réponses similaires (seigle, avoine, blé, orge, maïs) pendant 6 semaines. Il est alors impératif de réaliser une éviction totale au cours de cette période. La présence de gluten, même en petites quantités, peut en effet suffire à biaiser les résultats de votre test. L’hypersensibilité n’est en effet pas obligatoirement liée à la quantité de gluten consommée. Par ailleurs, il est essentiel de comprendre que le gluten n’est pas le seul facteur en cause dans ces troubles. Il s’inscrit dans une perturbation générale de l’écosystème intestinal bien souvent associée à une prédisposition génétique. Je vous recommande donc de suivre mes conseils relatifs au pilier intestinal en complément.

Au terme de cette période de 6 semaines, faites votre bilan :

  • Si les symptômes pour lesquels vous avez arrêté le gluten s’améliorent pour au moins 50%, voire ont totalement disparu. Vous êtes sur la bonne voie. Vous pourrez poursuivre ainsi en toute sérénité, il n’y a aucun risque de déséquilibre nutritionnel contrairement à ce que prétendent certains professionnels ou médias dès lors que vous équilibrez votre alimentation et que vous la choisissez brute. Ne tombez pas dans le piège des produits ultra-transformés sans gluten. Pour assurer un bon équilibre de votre alimentation, je vous recommande toutefois d’être accompagné(e) par un professionnel compétent sur le sujet, il vous guidera en fonction de votre propre situation.  Au bout de cette période de 6 semaines, il peut par exemple s’avérer utile de réintroduire une petite quantité de gluten, puis d’observer l’évolution de vos symptômes et de votre vitalité pendant les 2 semaines à suivre. Si vous ne constatez aucune évolution, c’est que ce test vous a aidé mais que vous ne présentez pas une véritable hypersensibilité au gluten, au sens biologique du terme. Si vos symptômes réapparaissent, vous avez votre réponse.
  • Si les symptômes ne se sont pas améliorés. Je vous recommande là aussi de vous rapprocher d’un professionnel de santé pour personnaliser votre démarche car de nombreuses raisons peuvent expliquer une telle situation : protocole visant à restaurer l’écosystème inadapté, maintien involontaire de gluten sous une forme cachée, réaction à d’autres peptides alimentaires (œufs par exemple) et/ou à d’autres composés (histamine notamment).Une consommation involontaire de gluten ou la persistance d’une perméabilité intestinale sont les raisons les plus fréquentes.

Si tout va bien, au sens où vous ne souffrez d’aucun symptôme en lien avec une hypersensibilité ou une intolérance, de prime abord vous n’avez aucune raison de chercher à supprimer le gluten. Pour autant, nous avons vu qu’il s’agit d’une protéine fortement impliquée dans des réactions immunitaires inadaptées. Dans un environnement où se multiplient les facteurs contribuant à la genèse d’inflammation de bas-grade, de dysbiose intestinale et dans un contexte alimentaire de surabondance de blé moderne voire de gluten pur dans les produits transformés, je vous conseille quand même de modérer votre consommation. Il ne s’agit pas d’arrêter totalement le gluten, mais de privilégier des origines anciennes de blé (engrain, petit épeautre, amidonnier), des pains au pur levain à fermentation longue et d’éviter les produits transformés au profit des aliments bruts. 

Rien de plus que des conseils de bon sens finalement.

Quels sont les aliments concernés par l’éviction du gluten ?

  • Tous les aliments contenant du gluten, à savoir les aliments contenant du froment, du seigle, de l’orge et la plupart des variétés d’avoine. Le maïs est souvent à éviter également chez les personnes hypersensibles au gluten.
  • Il est important de bien lire les étiquettes de produits industriels si vous en consommez pour vérifier l’absence des mentions « blé, seigle, orge, avoine (si non garanti sans gluten), amidon, matières amylacées, protéines végétales (si l’origine n’est pas précisée) ».
  • Privilégiez les produits céréaliers (ou aliments contenant de l’amidon) sans gluten : riz, quinoa, sarrasin, châtaigne, soja, patate douce, tapioca, légumineuses si vous les tolérez au niveau intestinal. Les variétés d’avoine garanties sans gluten (notamment du müesli) sont identifiables grâce au logo mentionnant un épi de blé barré sur l’emballage. 
  • Attention aux produits industriels sans gluten utilisant des additifs en substitution du gluten, à éviter (pain de mie, biscuits, etc.). Les produits soufflés sans gluten (crackers de sarrasin, galettes de riz ou de maïs, etc.) possèdent également un index glycémique élevé. Privilégiez donc les produits bruts.
Aliments pouvant contenir du gluten (liste non exhaustive)
Céréales, graines, tubercules Farines Produits dérivés
Blé (froment, épeautre, kamut)

Orge

Seigle

Avoine (certaines variétés, exemple : Nave)

Crème, chapelure, semoule, galettes, flocons, couscous, amidons.

Pâtes, raviolis, gnocchi, boulghour, pain azyme

Produits boulangers : pains de toute sorte, pain d’épices, biscottes, viennoiseries, beignets, crêpes, gaufres, pâtisseries et biscuits salés ou sucrés industriels. 

Céréales du petit déjeuner

Produits laitiers Yaourts aux céréales, petits suisses aux céréales, fromages frais aux céréales.

Fromages lavés à la bière.

Viandes et volailles Panées ou en croûte.

Préparations à base de viande hachée cuisinée, plats cuisinés du commerce. 

Charcuterie/traiteur Jambonneau pané, tomates farcies industrielles, pâté en croûte, friands, quiches, bouchées à la reine, galantines, pizzas, quenelles industrielles, boudin créole ou antillais.

La plupart de toutes les charcuteries et plats préparés industriels. 

Produits de la mer Poissons farinés ou panés, cuisinés industriellement ou façon traiteur. Produits aux fruits de mer (bouchées, crêpes, quiches). Produits en conserve, surimis. 
Fruits, légumes, matières grasses Huile de germe de blé, beurre allégé et spécialités laitières à tartiner allégées, margarine.

Pommes « dauphines », pommes « noisettes », chips, frites précuites, potages en conserve ou en sachets industriels.

Figues séchées dans la farine, 

Produits industrielles tels que : oléagineux grillés à sec, fruits confits, marrons glacés, pâtes de fruits.

Desserts et produits sucrés Sucre vanillé, nougats, dragées, calissons, papier azyme, pâtes à tartiner, confiseries, bonbons, chocolat en poudre ou en tablettes. 

Gâteux, biscuits. Desserts glacés contenant un biscuit. Pâtes à tartes, cornets de glace. 

Crèmes glacées, préparations industrielles en poudre pour desserts lactés.

Apéritifs Biscuits salés, chips au maïs ou aromatisés, oléagineux grillés à sec industriels, biscuits soufflés.

Bière, panaché.

Autres Boissons industrielles : poudre pour boissons, infusions, mélange chicorée-café.

Sauce soja, moutarde Savora, mélanges d’épices industriels, vinaigre de malt, sauces.

Levure chimique, Hosties.

Si vous souhaitez découvrir plus en détails les liens entre le gluten et la santé, voici mon article développé : Faut-il arrêter le gluten ?  

Je vous invite également à lire l’article Faut-il arrêter les produits laitiers ?

Anthony Berthou

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