Pourquoi une telle question, me direz-vous… Parce qu’elle au cœur d’un débat nutritionnel. Quand on évoque le terme de stress oxydant, on pense bien souvent à ses effets délétères. L’idée d’avoir recours à une supplémentation en antioxydants, en tant que sportif soumis à une activité métabolique intense, apparait donc logiquement. Oui, mais. La nature est quand même bien faite Le stress oxydant – ou oxydatif – est un processus physiologique indispensable à la vie. Lorsque vous respirez à pleins poumons, l’air inspiré va nourrir en oxygène chacune de vos cellules pour parvenir jusqu’aux mitochondries, vos usines énergétiques. Particulièrement abondantes dans le muscle, elles vont fabriquer l’énergie dont vous avez besoin à partir des sucres (glucose), des graisses (acides gras) et de l’oxygène grâce à une série de réactions en chaîne particulièrement complexes. Toutefois, une petite partie de l’oxygène consommé, environ 2% (1), va former des molécules particulièrement instables, les radicaux libres. Il s’agit d’espèces chimiques possédant un électron non apparié, dit célibataire, leur conférant un caractère très instable vis à vis des molécules environnantes. C’est un peu comme le jeu de la patate chaude : l’oxygène instable va piquer un électron à son voisin, qui devient alors instable à son tour et qui va donc faire de même à son voisin suivant, et ainsi de suite jusqu’à provoquer un vieillissement accéléré des cellules. Fort heureusement, la nature est quand...
Lire la suiteL’alimentation, un remède aux anti-inflammatoires
Constat malheureusement évident : la population sportive consomme, car c’est bien là le terme, davantage d’anti-inflammatoires que la population générale, d’autant plus facilement que nombre d’entre eux sont désormais accessibles sans ordonnance. Au même titre que les antiasthmatiques ou les antiallergiques, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont en effet utilisés selon une fréquence 2 à 4 fois plus importante dans les populations sportives (1). L’incidence précise de cette pratique demeure difficile à évaluer, mais le recueil d’informations lors de contrôles anti-dopage, des enquêtes ciblées auprès des médecins d’équipes lors de championnats officiels ou l’interrogatoire de sportifs lors de compétitions permet malgré tout de se faire une idée. Une étude de 2001 met en évidence une positivité de substances antalgiques dans l’urine de 11,5% des athlètes participant à un trail (2). Lors d’un Ironman, parmi les 26 % de participants ayant accepté d’être interrogés sur leur prise de médicaments, 59,9% ont pris des AINS dans les 3 mois qui précédèrent le course, 25,5% la veille de la course, 17 ,9 % juste avant la course et 47,4% pendant la course. Parmi ceux qui en ont consommé durant les 3 mois précédents, 7,7% en prenaient quotidiennement et 8,7% toutes les semaines (3). Enfin, une étude menée auprès de cyclistes révèle une prise par « seulement » 24% du peloton (4). Pourquoi l’inflammation est-elle au cœur des débats ? L’exercice régulier, notamment en phase excentrique ou...
Lire la suiteLa période hivernale, l’occasion du check-up
Chouchoutez votre foie Malgré sa faible taille, le foie est un organe essentiel au maintien d’une santé optimale et d’une pleine vitalité. Il assure en effet le dur labeur de retraiter la plupart des molécules étrangères à l’organisme et de filtrer en permanence le sang circulant dans l’ensemble de l’organisme. Les cellules qui le constituent – les hépatocytes – bénéficient pour ce faire d’une longue durée de vie, de l’ordre d’une année voire de 500 jours, et d’une capacité importante de régénération. Et quant on connaît le niveau d’exposition du foie à ce que l’on nomme les xénobiotiques – médicaments, hormones, antibiotiques contenus dans les viandes industrielles, alcool, tabac, pilules contraceptives, pesticides, herbicides, gaz d’échappement, métaux lourds, phtalates, bysphénol, additifs alimentaires, solvants, détergents, etc. – autant dire que l’on donne du fil à retorde à notre foie ! Il peut alors s’en suivre une perte de vitalité générale et une altération des performances. L’entrée dans l’hiver est donc à ce titre idéale pour relancer de manière optimale les fonctions de détoxication du foie. Le statut micronutritionnel est à ce titre essentiel : caroténoïdes, Zinc, Manganèse, Cuivre, Sélénium, acides aminés (méthionine, cystine, glutamine, arginine), oligo-éléments, Magnésium et vitamines du groupe B sont autant de micronutriments bénéfiques. Ainsi mettez de la couleur dans vos assiettes ! Mangez du brocoli, des choux, du curcuma, de l’ail, des fruits et des légumes de saison d’origine biologique, crus...
Lire la suiteProtéines animales et environnement : faut-il choisir?
S’il existe un nutriment attribué aux muscles, ce sont bien les protéines. Et effectivement, il s’agit d’un constituant majeur du tissu musculaire, dont les apports méritent d’être optimisés au quotidien lorsque l’on s’intéresse à la pratique sportive, quand on veut mincir ou tout simplement prendre soin de sa santé. L’amincissement et la pratique régulière d’une activité physique engendrent en effet une augmentation des besoins théoriques. Ce raisonnement est physiologique et fait, en toute logique, l’objet des principales recommandations nutritionnelles. Oui, mais. Si l’on porte un regard plus global sur les rôles de l’alimentation, dans une dimension collective, la situation n’est alors plus si simple. En effet, au regard de l’évolution de la démographie et de la tendance actuelle de la population mondiale à augmenter ses apports en protéines animales, ça va finir par coincer… Alors que les projections nous amènent à plus de 9,6 milliards d’habitants sur la planète en 2050, le maintien d’une telle consommation de protéines animales est en effet une impasse écologique. A l’échelle de l’humanité, réviser à la baisse la consommation de protéines animales est donc indispensable : mais alors, quelles solutions envisager ? Voyons tout ceci en détails. Pourquoi parler d’enjeu mondial ? C’est un vrai sujet. Avant tout car nous faisons partie de cette grande communauté qu’est l’humanité. Il est donc de notre responsabilité de nous interroger a minima sur les effets collectifs que...
Lire la suiteMagnésium et sport
Qui ne s’est jamais vu suspecter un déficit en Magnésium en cas de fatigue, de crampes ou de difficultés de récupération ? En toute logique, car il s’agit en effet d’un minéral essentiel au bon fonctionnement de l’organisme et au maintien d’une vitalité optimale. Faisons le point sur ce minéral : ses rôles, ses sources alimentaires, l’origine des déficits et comment les restaurer. Manquez-vous de Magnésium ? Fatigue, irritabilité, troubles du sommeil, crampes, nervosité, oppression, perte de mémoire : autant de signes d’un déficit en Magnésium. Car en effet, le Magnésium est un minéral essentiel à notre forme quotidienne : Il intervient dans plus de 300 réactions enzymatiques à l’origine de la production d’énergie disponible pour nos cellules Il participe à la régulation nerveuse et nous aide à mieux gérer le stress Il est indispensable au bon fonctionnement de notre cœur, de notre pression artérielle et participe à la prévention des risques cardio-vasculaires, de diabète ou d’altération de la mémoire. Compte tenu de notre rythme de vie et de notre alimentation, nous manquons pour la plupart de Magnésium. La désormais célèbre étude SU.VI.MAX (Supplémentation en Vitamines et Minéraux Antioxydants), menée entre 1994 et 2003 auprès de 13 500 adultes, a révélé que 75% des hommes et 77% des femmes présentaient des apports en Magnésium inférieurs aux Apports Nutritionnels Conseillés – ou ANC – pour la population Française. Selon cette même étude, 18% des...
Lire la suiteNutrition et surentraînement
Surentraînement et nutrition : voilà deux termes rarement associés. Et pourtant… le surentraînement est par définition la traduction d’une désadaptation progressive de l’organisme face aux sollicitations physiologiques. Mais quel peut être le rôle de la nutrition dans cette désadaptation ? De l’adaptation au surentraînement L’expression « quand ça fait mal, c’est que ça fait du bien » est bien connue du peloton sportif quand on évoque la notion d’entraînement. Le sportif serait-il alors un masochiste perpétuellement insatisfait … ? N’ayant aucune prétention à pouvoir répondre à cette question du registre du second degré et quoiqu’on en dise, la sollicitation physiologique demeure nécessaire pour permettre à tout sportif de voir ses performances s’améliorer. En effet, la performance peut se définir par « l’optimisation de toutes les fonctions physiologiques ayant répondu favorablement aux adaptations attendues de l’entraînement ». En clair, il faut solliciter l’organisme en dehors de sa zone de confort pour lui permettre de devenir plus performant, plus endurant, plus résistant ou encore plus puissant. Toute la difficulté réside alors dans la quantification de la fatigue nécessaire à l’amélioration des performances et dans la détermination des périodes de récupération adaptées en conséquence. En effet si les capacités physiques peuvent croître rapidement et de manière significative chez un sportif occasionnel, l’optimisation des performances chez un athlète de haut niveau exige quant à elle un investissement considérable, pour un résultat quantitativement peu important. Cette détermination caractérise d’ailleurs un grand...
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