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La vitamine D

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Sommaire

Pour aller à l’essentiel

  • La vitamine D une vitamine liposoluble présente dans les aliments riches en graisses, notamment d’origine marine : 
    • Poissons gras (entre 400 et 800 UI pour 100 g) : saumon, maquereau, hareng, sardine,
    • Coquillages (200 à 300 UI) 
    • Dans une moindre mesure les œufs. 
  • Selon l’étude SU.VI.MAX, l’alimentation apporte en moyenne 136 UI par jour de vitamine D, alors que l’agence européenne en recommande au moins 600 UI. 
  • La vitamine D est présente dans l’alimentation sous deux formes, D2 (ergocalciférol) et D3 (cholécalciférol). Elle est ensuite transformée au niveau rénal en une forme active (1,23 dihydroxyvitamine D) assurant de nombreux rôles : 
    • Elle favorise l’absorption du calcium et du phosphate au niveau intestinal,
    • Elle favorise la bonne minéralisation de l’os, mais aussi des dents et du cartilage. Toutefois, elle ne renforce par la solidité osseuse.
    • Elle limite les risques de fracture par amélioration de l’équilibre.
    • Elle augmente la réabsorption rénale du calcium et du phosphate, maintenant ainsi les concentrations sanguines en ces minéraux et contribue à réguler de nombreuses fonctions neuromusculaires ou métaboliques.
    • Elle module positivement l’immunité.
  • Certaines cellules, notamment les cellules osseuses et parathyroïdiennes, possèdent la capacité de réguler elles-mêmes le métabolisme de la vitamine D au niveau local et de manière indépendante. Elles possèdent ce que l’on appelle une « activité autocrine ».
  • L’exposition au soleil permet de compléter les apports alimentaires. La période d’avril à septembre apporte entre 2 000 et 20 000 UI par jour selon le niveau d’exposition et la pigmentation de la peau (plus la peau est foncée, moins la production est importante). Pendant l’hiver, l’organisme utilise les réserves disponibles. Toutefois, ces dernières peuvent être insuffisantes pour assurer les besoins tout au long de l’année (environ 5 000 UI par jour). 
  • Un déficit en vitamine D peut se manifester dans de nombreuses pathologies (cf. tableau dans le document général).
  • La valeur définissant un déficit chez un adulte lors d’un dosage sanguin est de 30 ng/ml (75 nmoles/l). On parle de carence en vitamine D en cas de taux inférieur à 10 ng/ml. La mesure du taux plasmatique de vitamine D est fiable dans la plupart des cas. Il est particulièrement important de vérifier votre statut dans les situations suivantes : 
    • Vous avez plus de 60 ans, la capacité à fabriquer de la vitamine D3 diminuant fortement avec l’âge.
    • Vous vous exposez peu au soleil et/ou vous réalisez peu d’activité physique extérieure, 
    • Vous n’habitez pas dans une région ensoleillée et/ou vous ne prenez pas de vacances estivales,
    • Votre peau n’est pas blanche,
  • La quantité recommandée en cas de supplémentation est de 75 UI/kg poids corporel/j (l’idéal en 2 prises par jour), dans la limite de 4 000 UI/j pour les adultes et les enfants de plus de 10 ans, 2 000 UI/j pour les enfants entre 2 et 10 ans et 1 000 UI pour les nourrissons (ou 100 UI par kg de poids corporel).
  • La durée de supplémentation dépend du niveau de déficit et de la réponse individuelle (très variable selon les personnes), mais elle peut s’étendre sur plusieurs mois en hiver, voire tout au long de l’année chez les personnes âgée. La vitamine D3 est absolument à privilégier à la vitamine D2, sous forme huileuse pour une meilleure assimilation. L’apport de vitamine D3 sous forme d’huile de foie de poisson est à éviter car elle contient de la vitamine A, bloquant l’activité de la vitamine D et pouvant être tératogène en excès chez la femme enceinte.
  • La vitamine K2, notamment la forme K2-MK7, peut être proposée en synergie en cas de supplémentation en accompagnement de l’ostéoporose, de pathologies cardio-vasculaires ou de cancers (notamment de la prostate). Considérer environ 50 μg/j.
  • Je vous recommande un produit apportant environ 1000 UI de vitamine D3 par goutte, associées si besoin à de la vitamine K2-MK7.

 

A quoi sert la vitamine D ?

La vitamine D fait partie des sujets fortement étudiés (plus de 74 200 publications référencées en 2018) et médiatisés au cours de ces dernières années. A juste titre ! Cette vitamine joue en effet des rôles essentiels pour votre santé, bien au-delà de la prévention de l’ostéoporose.

Il existe deux formes de vitamines D : la vitamine D2 (ergocalciférol) produite par les végétaux et la vitamine D3 (cholécalciférol) produite par les animaux. Chez l’homme, ce que l’on appelle communément vitamine D est en fait la 1,25-dihydroxyvitamine D (calcitriol), activée grâce à une enzyme au niveau du rein. Il est à ce titre important de vous assurer par une analyse sanguine que vous disposez bien d’un statut suffisant en cholestérol. En effet, les risques relatifs à un excès de cholestérol sont bien connus mais ceux provoqués par un déficit vitamine D le sont moins.

La 1,25-dihydroxyvitamine D (calcitriol) possède de multiples effets métaboliques :

  • Elle favorise l’absorption du calcium et du phosphate au niveau intestinal.
  • Elle favorise la minéralisation du calcium sur l’os, mais également des cartilages et des dents. Elle limite les risques de fracture osseuse sans pour autant renforcer de manière significative la solidité des os.
  • Elle augmente la réabsorption rénale du calcium et du phosphate, maintenant ainsi les concentrations sanguines en ces minéraux et contribue à réguler de nombreuses fonctions neuromusculaires et métaboliques.
  • Elle module les fonctions immunitaires et par voie de conséquence l’inflammation. De nombreuses études ont mis en évidence des relations entre la carence en vitamine D et la prévalence de maladies inflammatoires chroniques, de maladies métaboliques (dont le diabète) et de certains cancers2-6. Un statut insuffisant en vitamine D augmente par exemple le taux de cytokines pro-inflammatoires et augmente la résistance à l’insuline5.

Quels sont les aliments riches en vitamine D ?

La vitamine D est une vitamine liposoluble. Cela signifie qu’elle est présente essentiellement dans les aliments riches en graisses, notamment d’origine marine. Malheureusement les quantités consommées sont souvent insuffisantes pour couvrir les besoins. Les aliments les plus riches sont les poissons gras, contenant entre 400 et 800 UI pour 100 g (saumon, maquereau, hareng), les coquillages (200 à 300 UI), les sardines en boîte et dans une moindre mesure les œufs. Selon l’étude SU.VI.MAX6, l’alimentation apporte en moyenne 136 UI par jour de vitamine D.

Aliments riches en vitamine D

Aliments Teneur en vitamine D (µg/100 g)
Foie de morue 100
Anguille 27
Truite arc-en-ciel 14.5
Sardine 14
Espadon 14
Anchois 11
Hareng 9,6
Aliments Teneur en vitamine D (µg/100 g)
Maquereau 6,4
Thon rouge 6
Saumon 4
Œuf 1,5
Champignons de Paris 1,1
Lait entier 1,1

NB : Lorsque l’on évoque le statut en vitamine D, deux unités sont utilisées pour la quantifier : l’unité internationale (UI) et le microgramme (1 μg correspond à 40 UI ou 1 UI à 0,025 μg de calciférol).

Quels sont les signes d’un déficit en vitamine D ?

Les études scientifiques récentes ont mis en évidence l’existence de carences en vitamine D3 (taux inférieur à 10 ng/ml) dans le cadre de nombreuses pathologies.

Pathologies ostéo-articulaires Ostéomalacie7

Rachitisme8

Déminéralisation9

Polyarthrite rhumatoïde

Neurologiques et Neuromusculaires  Baisse de tonus musculaire10

Sclérose en plaques

Alzheimer11

Parkinson

Déclin cognitif12

Fibromyalgie13

Infectieuses Sensibilité générale aux infections, 

Grippe saisonnière (diminution du risque relatif de 7 %)14

Asthme 

Infections respiratoires

Tuberculose pulmonaire

Digestives et endocriniennes Maladie de Crohn 

Rectocolite hémorragique

Diabètes de type 115 et 216,17

Cancers Sein, colon, pancréas, utérus, des reins, des ovaires

Leucémie18-23

Cardio-vasculaires Hypertension artérielle

Syndrome métabolique

Obstétricales Diabète gestationnel 

Faible poids de naissance

En pratique : comment optimiser votre statut en vitamine D ?

Prenez le soleil !

Comme vous le savez certainement, votre organisme fabrique lui-même une grande partie de la vitamine D dont il a besoin, à partir d’un précurseur du cholestérol et en présence d’UVB. On considère que s’exposer au soleil sans crème solaire 15 à 30 min par jour (12 min en moyenne), à partir du printemps et jusqu’à l’automne, permet de couvrir les besoins de la plupart de la population. La longueur d’onde du rayonnement solaire garantissant la synthèse de la vitamine D3 doit en effet être comprise entre 290 et 315 nanomètres. Le début d’après-midi est alors opportun car il s’agit de la période au cours de laquelle ces UVB prédominent. Bien entendu, il reste important de bien se protéger du soleil le reste du temps grâce à des vêtements couvrants.

A l’inverse, l’exposition estivale ne permet pas de réaliser les réserves nécessaires pour l’hiver. Elle fournit en moyenne entre 2 000 UI et 20 000 UI par jour selon la pigmentation de la peau, alors que les besoins quotidiens sont d’environ 5000 UI. Les semaines automnales avançant, les réserves s’amenuisent, il devient alors nécessaire de vérifier votre statut24. Selon l’étude SU.VI.MAX, 74 % des hommes et 78 % des femmes entre 35 et 65 ans souffriraient de déficit en vitamine D, 14 % seraient en état de carence25. Des chiffres plus récents de 2007 confirment la prévalence de ces déficits : 80 % des adultes manquent de vitamine D, dont 42 % présentent un déficit modéré à sévère26.

Comment savoir si vous manquez de vitamine D ?

La valeur seuil définissant un déficit pour un adulte est de 30 ng/ml (75 nmoles/l). Certains experts recommandent toutefois un minimum de 40 ng/ml, voire de 60 ng/ml pour prévenir certaines pathologies dont le cancer du sein27 . On parle de carence D en cas de taux inférieur à 10 ng/ml.

Vous avez d’autant plus intérêt à vérifier votre statut si :

  • Vous avez plus de 60 ans, la capacité à fabriquer de la vitamine D3 diminuant fortement avec l’âge. Si vous êtes concerné(e), la supplémentation est quasi-nécessaire. Je vous invite à bien faire vérifier votre taux dès la fin de l’été pour savoir si vous devez prendre un complément alimentaire sans attendre l’entrée dans l’hiver.
  • Votre peau est foncée.
  • Vous vous exposez peu au soleil.
  • Vous réalisez peu d’activité physique extérieure.
  • Vous ne prenez pas de vacances estivales ou n’habitez pas dans une région ensoleillée.
  • Vous allaitez
  • Vous êtes végétarien ou végétalien
  • Vous travaillez de nuit
  • Vous êtes en surcharge pondérale

 

Peut-on se fier au dosage sanguin en vitamine D ?28

Plusieurs méthodes de dosage de la vitamine D sont utilisées pour déterminer le statut nutritionnel :

  • La concentration plasmatique en 25(OH)D (également appelée calcidiol et correspondant à la forme pré-activée de la vitamine D)Cette concentration représente le niveau d’apport total en vitamine D (fabriquée par l’organisme et d’origine alimentaire). Il s’agit donc d’un reflet précis du statut nutritionnel. Toutefois, certains biais peuvent intervenir. Il a par exemple été mis en évidence une corrélation négative entre la concentration de 25(OH)D et l’indice de masse corporelle. Par ailleurs, plusieurs méthodes peuvent être utilisées selon les laboratoires, (HPLC avec détection UV, spectrométrie de masse, immuno-essais …), ne permettant pas une fiabilité totale de cette mesure.
  • La concentration plasmatique libre en 25(OH)D. Il s’agit de la fraction de vitamine D présente sous forme 25(OH)D non liée à la protéine assurant la liaison de la vitamine D à l’albumine (la DBP). Une telle mesure représente moins de 1% du niveau de 25(OH)D total de l’organisme. Elle représente néanmoins un marqueur intéressant dans la mesure où cette fraction est facilement accessible aux cellules cibles, mais elle doit être considérée en tant que tel et non comme le reflet général du statut en vitamine D.
  • La concentration sérique de l’hormone parathyroïdienne (PTH). La concentration sérique en PTH est en relation avec celle de 25(OH)D (via 1,25(OH)2D). Elle a d’ailleurs été suggérée comme pouvant représenter un biomarqueur possible du statut en vitamine D. Une revue de littérature regroupant 70 études a toutefois invalidé cette mesure29, car elle est  par ailleurs influencée par les taux de calcium et de phosphate.

L’ensemble de ces méthodes ne sont pas fiables à 100%, et pour mieux comprendre cette notion de dosage, attardons-nous sur le schéma métabolique globale et simplifié de la vitamine D :

La plupart des mesures sanguines dosent la 25 (OH)D (calcidiol). Il s’agit de la forme de vitamine D obtenue après métabolisation par le foie via une enzyme spécifique, la 25-hydroxylase. Or l’activité de cette dernière varie de manière importante selon les individus31. Il en est de même pour la transformation de la 25(OH)D en 1,25 (OH)D ou calcitriol, la forme active de la vitamine D. C’est pourquoi les résultats du taux de 25(OH)D obtenus après une prise de sang peuvent s’avérer être un reflet exact de la la forme active de la vitamine D.

Par ailleurs, certaines cellules, notamment les cellules osseuses et parathyroïdiennes, possèdent la capacité de réguler elles-mêmes le métabolisme de la vitamine D au niveau local et de manière indépendante32. Elles possèdent ce que l’on appelle une activité autocrine et la vitamine D est dépendante d’un récepteur spécifique (VDR).

Ainsi, le taux plasmatique de vitamine D tel qu’il est mesuré classiquement par une prise de sang mérite d’être interprété avec une certaine prudence. Ce point peut d’ailleurs expliquer les fortes différences d’évolution du taux plasmatique de vitamine D d’une personne à l’autre pour une même quantité de supplémentation en vitamine D.
Le dosage classique de la vitamine D n’est plus remboursé par la sécurité sociale depuis 2014 hormis dans 6 situations clinique particulières :

  • Lors d’une démarche diagnostique visant à confirmer ou infirmer un rachitisme.
  • Lors d’une démarche diagnostique visant à confirmer ou infirmer une ostéomalacie.
  • Au cours d’un suivi ambulatoire de l’adulte transplanté rénal au-delà de 3 mois après transplantation.
  • Avant et après une chirurgie bariatrique.
  • Lors de l’évaluation et de la prise en charge des personnes âgées sujettes aux chutes répétées.
  • Pour respecter les résumés des caractéristiques du produit (RCP) des médicaments préconisant la réalisation du dosage de vitamine D.

 

Vitamine D et infections

La vitamine D est un régulateur clé de la défense immunitaire contre les infections, autant concernant l’immunité innée qu’adaptative33,34. Elle exerce des effets multiples telles que la stimulation des macrophages, la différenciation des lymphocytes B et T, la maturation des cellules dendritiques, la modulation de l’expression de TNF-alpha et du CMH, la production de composés biocides (comme les défensines) ou pro-oxydants. Elle régule également les cytokines produites par les cellules Natural Killer (Interféron-γ)35. En clair, la vitamine D3 est considérée comme un immuno-modulateur puissant  et un régulateur de l’inflammation36. Elle possède par ailleurs une spécificité dans le monde des vitamines, celle de se lier aux récepteurs de plus de 400 types cellulaires différents (VDR) pour autoréguler sa synthèse (activité dite autocrine)37. Il s’agit d’ailleurs d’une des raisons pour laquelle elle est davantage considérée comme une hormone qu’une vitamine. Le récepteur VDR des cellules intestinales intervient par exemple dans le maintien de l’intégrité de la muqueuse, dans le contrôle de l’inflammation et la régulation immunitaire38. Cette capacité d’autorégulation semble particulièrement importante pour le système immunitaire.  En tant qu’immuno-modulateur, la vitamine D a également montré des effets bénéfiques dans le cadre des pathologies auto-immunes39-43, notamment du diabète de type 144-46, du syndrome de Sjögren47,48

En période hivernale, le risque d’infection grippale augmente, en particulier chez les personnes âgées qui ont tendance à rester davantage chez elles alors qu’elles ont perdu une grande partie de leur capacité de synthèse de vitamine D349(p3),50,51. Les liens entre déficit en vitamine D3 et infections virales sont bien établis pour de nombreuses pathologies comme le VIH ou l’hépatite B35. Les personnes souffrant de VIH présentent en effet souvent un déficit chronique.  Des niveaux élevés d’expression du récepteur à la vitamine D chez ces personnes (VDR) sont également associés à une meilleure résistance naturelle à l’infection. À l’inverse, la carence en vitamine D est liée à une inflammation et une activation immunitaire plus importantes, à un faible taux de lymphocytes (CD4+), à une progression plus rapide de la maladie et à une durée de survie plus courte chez les patients infectés. La supplémentation en vitamine D en cas de carence et le retour à des valeurs normales peuvent améliorer la récupération immunologique pendant la thérapie, voire réduire la mortalité chez les patients infectés par le VIH.

Une revue systématique a analysé les résultats de 25 essais contrôlés randomisés (11 312 participants de 0 à 95 ans)52. La supplémentation en vitamine D a réduit le risque d’infection aiguë des voies respiratoires chez tous les participants de 12%. Les personnes ayant recours à un apport quotidien ou hebdomadaire ont vu leur risque diminuer de 19% contre uniquement 3% en cas d’apport de fortes doses isolées. Si les taux initiaux étaient faibles (<25 nmol/L), le bénéfice était de 30% de réduction des risques. Toutefois, la supplémentation n’a aucun effet sur les risques de complications graves. Une autre revue systématique confirme l’intérêt d’une supplémentation quotidienne53. Une étude de cohorte américaine (Health and Nutrition Examination Survey) regroupant 18,883 participants) et publiée dans JAMA a mis en évidence que les personnes possédant un taux plasmatique de vitamine D inférieur à 10 ng/L présentaient un risque d’infections respiratoires aigues 1,4 fois plus important que celles dont le taux était supérieur à 30 ng/L54. Les risques de complication pulmonaire, d’augmentation de l’inflammation et de réduction de l’immunité présente au niveau du mucus étaient par ailleurs fortement augmentés. En cas d’hospitalisation, les patients souffrant de la grippe et présentant un taux bas de vitamine D3 sont considérés davantage à risques de complications respiratoires et de mortalité55-57. Une étude clinique publiée dans JAMA en 2014 auprès de 475 patients n’a toutefois pas constaté d’effets positifs sur les risques de mortalité ni sur la durée du séjour d’une supplémentation massive en vitamine D3 chez les personnes déficitaires58. Néanmoins, les personnes étant atteintes du moins de complications et restant peu de temps à l’hôpital furent celles qui présentaient un meilleur taux plasmatique. Par ailleurs, les personnes présentant un taux optimal de vitamine D font partie des individus les moins sujets aux infections à la suite de vaccinations, en particulier contre le virus de la grippe59,37.

En terme de dosage, un apport quotidien de 1000 UI apparait plus efficace qu’une prise occasionnelle à dose élevée60,61(p3). Selon une méta-analyse publiée dans PLOs one, les études ayant démontré une réduction des risques d’infections des voies respiratoires proposaient des doses quotidiennes entre 300 et 2000 UI62. Toutefois, la réponse de l’organisme à la suite d’une supplémentation apparait très variable selon les individus. On considère en moyenne que, pour chaque 100 UI consommées, le taux plasmatique monte d’1 ng/mL (ou 2,5 nmol/L). Ainsi, pour atteindre une valeur de 475 nmol/L, 3000 UI par jour seraient en moyenne nécessaires. Toutefois, il semble que le corps soit capable de faire remonter le taux plus rapidement en cas de valeur initiale très basse, notamment pour passer de 15 à 20 ng/mL33. Il existe par ailleurs un polymorphisme individuel important. Les cellules immunitaires disposent en effet de plus de 23 000 sites récepteurs VDR différents et plus de 9000 régions de chromatine réagissent à une supplémentation63,64. Or il semblerait que la réaction du système immunitaire à la supplémentation en vitamine D varie d’un individu à l’autre en fonction du polymorphisme du récepteur VDR.

 

Anthony Berthou

Sources :

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