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Comment devenir un colibri de la nutrition?

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Sommaire

 

Nos choix alimentaires sont guidés par de nombreuses motivations, notamment de santé. Ils sont toutefois au cœur d’un enjeu bien plus global que la santé individuelle et qui nous concerne, tous. Nous vivons en effet une période déterminante pour l’avenir de l’humanité et
au cours de laquelle notre plan de conscience évolue, y compris dans notre rapport à l’alimentation. Nous sommes de plus en plus nombreux à considérer la place fondamentale qu’occupent nos choix alimentaires vis-à-vis du respect de la planète. A titre personnel, c’est en enseignant les enjeux mondiaux de l’alimentation à l’horizon 2050 au sein de l’école polytechnique fédérale de Lausanne que j’ai pris conscience que tout est lié et que LA solution relève avant tout du bon-sens, celui de la nature. Nous sommes un écosystème vivant dans un écosystème bien plus vaste et interdépendant.

Après avoir passé plusieurs décennies à prioriser le plaisir gustatif et le prêt-à-consommer au détriment de la qualité des aliments, les attentes et les comportements d’achat évoluent en profondeur. L’envie de cuisiner est de retour dans les foyers, l’engouement pour des achats plus responsables est croissant. Celui que je nomme « L’homo-consciencus » est né, partout dans le monde et dans chaque domaine, bien au-delà de l’alimentation. Tout en côtoyant le monde des objets connectés et de l’ère digitale, des projets sociaux-collaboratifs se créent chaque jour dans un état d’esprit optimiste. Un courant positif et responsable se développe, à l’image du mouvement Colibri de Pierre Rabhi, pour re-placer l’économie au service de l’homme et de la planète, et non plus l’inverse. Permaculture, circuits courts, économie collaborative. Autant de termes encore inconnus de la plupart il y a quelques années, qui deviennent aujourd’hui des axes de développement majeurs suscitant l’écoute attentive du monde économique. À juste titre, car il est urgent d’agir. À l’instar de l’écologie pour la santé de la planète, la nutrition est en effet au cœur de la santé de l’humanité. Pendant des décennies, nous avons préféré la rentabilité et le plaisir gustatif à la qualité des aliments. Nous ne mangions plus, nous consommions. Manger en conscience est pourtant le conseil le plus important que je puisse vous apporter. Agir en conscience dépasse d’ailleurs les frontières de l’alimentation. Il s’agit d’une philosophie, d’une façon d’appréhender la vie. Manger en conscience nous permet de détrôner la recherche du plaisir alimentaire immédiat et tant entretenu par une part importante de l’industrie agro-alimentaire. Il ne s’agit pas de supprimer le ravissement du palais, bien au contraire. Toutefois, ce plaisir se construit chaque jour, grâce au retour des saveurs originelles issues des produits bruts cultivés ou élevés dans le respect de la terre et des hommes. Alors, certes, une telle démarche sous-entend de se déshabituer progressivement des saveurs artificielles parfois (pour ne pas dire souvent) addictogènes, de décider de supprimer les aliments ultra-transformés de notre assiette. Rassurez-vous, il ne s’agit pas d’intellectualiser l’alimentation, au risque alors de basculer dans ce que l’on nomme désormais l’orthorexie (le contrôle permanent de l’alimentation équilibrée). Je vous invite davantage à vous re-connecter à votre alimentation, ce fabuleux levier à votre disposition pour prendre soin de votre santé, dans le plaisir et le respect de l’environnement.

À l’image du colibri, ce que nous mettons dans notre assiette influence l’avenir de la collectivité. L’élevage, la culture, les modes de production, de transport, d’achat et de consommation sont autant de facteurs modifiant la qualité nutritionnelle des aliments mais également l’équilibre environnemental. Mieux manger nécessite indéniablement de porter un regard holistique sur l’alimentation

Adopter une alimentation consciente génère des questionnements de fond sur les conséquences de nos décisions alimentaires. Prenons quelques exemples. La culture d’un kg d’amandes exige environ 8 000 litres d’eau, deux fois plus si les amandes sont décortiquées. Environ la moitié de la production est pourtant réalisée en Californie alors que la situation hydrique y est alarmante. La noix de cajou, principalement produite en Afrique de l’est, en Inde, au Vietnam et au Brésil, exige quant à elle environ 14 000 litres par kg. L’avocat est principalement cultivé en Amérique Latine (Mexique, Pérou) et aux Caraïbes (République Dominicaine). Son empreinte hydrique est cent fois plus élevée que celle d’une pomme de terre, à laquelle doit s’ajouter le bilan carbone du transport par avion ou par bateau. Doit-on, au nom d’une meilleure alimentation, prioriser ces aliments au détriment de produits locaux ? Si je porte un regard nutritionnel, je réponds oui sans hésitation. Si je considère l’impact global de tels choix, ces aliments méritent sans doute une place, au demeurant modeste, au profit d’une alimentation locale. Nos agriculteurs vivent une période alarmante, dramatique pour certains. Peut-être achetez-vous une tomate cultivée en Espagne alors qu’un agriculteur à quelques kilomètres de chez vous jette sa récolte, faute de légumes esthétiques, de choix uniquement de saison, de compétitivité économique suffisante. Lorsqu’un yaourt est fabriqué à partir de lait issu d’Europe de l’Est alors que l’éleveur de proximité jette le sien, où se situe la logique ? Chaque seconde, savez-vous que plus de 41 200 kg d’aliments sont jetés dans le monde ?

Que penser de ce constat ? Nutrition, environnement, économie, évolution démographique, vieillissement de la population : les solutions existent. Elles doivent être pensées à l’échelle politique, mais aussi et surtout à l’échelle individuelle. En tant que consomm-acteurs, nous avons entre nos mains le pouvoir d’influencer l’ensemble du système agro-alimentaire, en faisant évoluer l’offre grâce à nos demandes. Une de nos forces, quoi que l’on en dise, se situe en effet dans notre portefeuille. En valorisant les productions locales et de nombreuses variétés oubliées, en optimisant la qualité nutritionnelle des aliments par la reconsidération de la nourriture des animaux et de l’ensemble de la chaîne de valeur alimentaire, en acceptant de payer le juste prix des aliments de qualité (si besoin au détriment du dernier smartphone) directement aux producteurs, de passer du temps à cuisiner, à faire la vaisselle, à partager un moment convivial entre amis ou en famille, vous agissez alors pour votre santé certes, mais aussi pour celle de nos enfants et de la planète. A l’heure où les media ne cessent d’alerter sur l’urgence à agir pour limiter le réchauffement climatique et la destruction de la biodiversité, gardons bien à l’esprit que ce que nous décidons de mettre dans notre assiette est un des leviers les plus simples et les plus efficaces dont nous disposons. Alors… êtes-vous prêt(e) à devenir un colibri de la nutrition positive ?

Afin de bien comprendre l’impact environnemental de la consommation d’aliments sur l’environnement, je vous invite à prendre connaissance de mon article Comment est calculée l’empreinte environnementale ?

Choisissez des aliments locaux et de saison


Privilégier au maximum les aliments d’origine locale et de saison représente une des priorités permettant de réduire l’impact carbone de votre alimentation tout en favorisant sa qualité nutritionnelle : groupements d’achats locaux, AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne), la ruche qui dit oui (aussi controversé soit son principe), achats directs à la ferme, jardins partagés ou collaboratifs, etc. Le site chapeau de paille permet par exemple de se renseigner  facilement sur la saisonnalité des fruits et légumes. Autant de solutions pour (re)découvrir le plaisir du contact à la terre et le savoir-faire de tous nos producteurs qui méritent une place de choix.

Il existe également de plus en plus d’initiatives de fermes ayant recours à la permaculture et ouvrant leurs portes pour partager leurs savoirs, à l’image de la ferme du Bec Hellouin. Ils sont au cœur des enjeux mondiaux de l’alimentation d’aujourd’hui et de demain. A titre d’exemple, aux USA, un aliment parcourt en moyenne 2 400 km avant de parvenir dans l’assiette de son consommateur. Une enquête menée par Médiaprism en France en 2015 révèle quant à elle que 40 % des personnes interrogées consomment des tomates en plein hiver (76 % occasionnellement), bien que 85 % d’entre-elles se disent attentives à l’origine et 89 % à la saison des aliments. L’action ne suit pas toujours l’intention…

De nombreux aliments proviennent des quatre coins de la planète. Il ne s’agit pas nécessairement de tous les supprimer des menus occidentaux, notamment concernant des produits peu disponibles localement comme le chocolat ou le café, mais de les diminuer dans la mesure du possible. Le curseur de l’exigence dépendra de votre niveau d’engagement et de votre sensibilité pour le sujet. Toutefois, réduire sa consommation de fruits et légumes fortement consommateurs d’eau et issus d’autres continents représente une démarche constructive pour la planète.

Source : mediaprism – 2015

Les amandes

Aujourd’hui, plus de 50 % des amandes sont cultivées aux États-Unis, majoritairement en Californie1,2. Les amandiers sont des arbres particulièrement gourmands en eau : produire un kilo d’amandes nécessite en moyenne plus de 8 000 litres d’eau. Ce bilan hydrique double lorsque les amandes doivent être décortiquées(3). Au-delà de la quantité d’eau consommée, il convient par ailleurs de considérer le statut hydrique de la région de culture, particulièrement alarmante dans le cas de la Californie. A titre d’exemple, de 2014 et 2017, entre 20 et 55 % de la superficie de cet état fut en situation de sécheresse exceptionnelle, la quasi-totalité du territoire en sécheresse aiguë. En Europe, l’Espagne (Andalousie) et l’Italie (Sicile) sont les deux pays leaders de l’amandiculture. Au regard des statuts hydriques des régions concernées, choisir des amandes d’origine italienne (ou encore mieux, française) représente donc un choix plus responsable.

Les noix de Cajou

Les noix de cajou font également partie des oléagineux riches en Magnésium. Principalement produite en Afrique de l’Est, en Inde, au Vietnam et au Brésil1, la noix de cajou est particulièrement consommatrice d’eau. Plus de 14 000 litres sont en effet nécessaires pour obtenir un kilo de noix de cajou3. A ce bilan hydrique s’ajoute un bilan carbone non négligeable pour le consommateur européen : les noix de cajou récoltées en Afrique sont parfois décortiquées en Amérique du Sud ou en Inde, avant d’être envoyées vers le pays de consommation5. Par ailleurs, les femmes décortiquant les coques des noix se brulent littéralement les mains du fait de l’acidité présente dans la coque. La noix de cajou n’est donc pas l’oléagineux de choix, autant au niveau environnemental que social.

L’avocat

L’avocat fait partie des aliments « santé » compte tenu de la qualité des graisses qu’il contient (acide oléique notamment), de sa teneur en vitamine E et en composés antioxydants (voir mon article Pourquoi manger (bien) gras ?) Originaire d’Amérique Centrale, il est principalement cultivé en Amérique Latine (Mexique, Pérou) et aux Caraïbes (République Dominicaine) 1. A titre comparatif, son bilan hydrique est cent fois plus élevé que celui d’une pomme de terre, auquel s’ajoute le bilan carbone de l’importation par avion ou par bateau. Face au succès que connaissent les avocats (les ventes ont été multipliées par 10 en 5 ans), il en résulte une déforestation massive, sans parler de la pollution des eaux par l’usage des pesticides et les conditions sociales déplorables.

 

Voici quelques exemples de sites internet pouvant vous aider à privilégier des achats locaux et à limiter le gaspillage alimentaire :

RÉCOLTES ET ACHATS À LA FERME Bienvenue à la ferme

Chapeau de paille

De la ferme à l’assiette

ACHATS AUX PRODUCTEURS Mes carottes

Mes producteurs

Le panier de Jacotte

Marchés producteurs

Acheter à la source

Pour de bon

Le comptoir local

GROUPEMENTS D’ACHATS Réseau AMAP
VENTES EN POINT DE DISTRIBUTION

(*site local uniquement)

 

La ruche qui dit oui

Locavor

Drive fermier

Réseau cocagne

Mon panier bio

Mangeons local en IDF *

Au bout du champ *

Superfermiers *

Marche sur l’eau *

JARDINS COMMUNAUTAIRES Les jardins communautaires, ou partagés, réunissent les associations et les habitants souhaitant se retrouver librement autour du plaisir de jardiner. C’est une excellente façon de manger local et de connaître avec certitude l’origine de vos aliments.

Le jardin dans tous ses états

Les incroyables comestibles

Jardins familiaux

PERMACULTURE

La permaculture est une méthode visant à reproduire un écosystème en équilibre, notamment en respectant la biodiversité. Une telle méthode permet de créer un environnement sain et autosuffisant entre insectes, plantes, animaux, micro-organismes et humains. La permaculture regroupe ainsi différents principes, techniques d’aménagement et de culture, ancestraux et nouveaux. Cette agriculture durable (« permaculture » signifie « (agri)culture permanente ») est très économe en énergie, respectueuse des êtres vivants et de leurs relations réciproques.

Contemplavert

Permaculteurs

Fermes d’avenir

Mon jardin en permaculture

Permaculture

LIMITER LE GASPILLAGE ALIMENTAIRE Ca suffit le gâchis

INC Conso

Les gueules cassées

Zéro gâchis

Partage ton frigo

Optimiam (et son appli)

Frigomagic (et son appli)

Too Good To Go (et son appli)

Consoglobe

Vous souhaitez découvrir les producteurs locaux près de chez vous ou de votre lieu de vacances ? Découvrez l’application Baladovore

 

 

Source : www.planetoscope.com

Faites la chasse au gaspillage et aux déchets

Le constat est simple : en France, un foyer produit environ 1,5 tonne de déchets par an, dont 20 kg de nourriture par habitant rien qu’à domicile. Au niveau mondial, 26 % de la production générale des denrées alimentaires dédiées à la consommation humaine, 30 % des céréales produites, 30 % du poisson pêché, 20 % de la viande issue de l’élevage et des produits laitiers qui en découlent sont gaspillés chaque année, soit l’équivalent de 1,3 milliard de tonnes. Le gaspillage alimentaire se répartit selon cinq principales étapes : la production, le stockage, la transformation, la distribution et la consommation des denrées. Les premières sont les principales causes de gaspillage dans les pays en développement, les dernières le sont dans les pays occidentaux. À l’échelle individuelle, un occidental gaspille en moyenne 95 à 115 kg par an, contre 6 à 11 kg pour un habitant de l’Afrique Sub-Saharienne. Le coût économique du gaspillage est estimé à environ 990 milliards de dollars, dont plus des deux-tiers attribués aux pays industrialisés.

 


Voici quelques conseils pratiques pour limiter le gaspillage alimentaire et tendre d’une manière générale vers la démarche « Zéro déchets » :

  • Vous ne savez pas par où commencer ? Pourquoi ne pas rejoindre l’association Zero Waste France ? La fondation GoodPlanet peut également vous être utile, leur site propose souvent des actions locales Zéro déchet. Vous trouverez également dans le tableau ci-dessus une série d’applications et de bonnes adresses, à l’image de Too Good To Go ;
  • Savez-vous qu’en France nous jetons environ 230 g d’aliments par personne par repas au restaurant selon l’ADEME, soit 11 % du gaspillage alimentaire annuel ? Alors pourquoi ne pas repartir avec votre « doggy bag » ?
  • Organisez vos repas de façon à réaliser vos menus pour la journée, voire la semaine à partir des restes présents dans votre réfrigérateur. Ce qui est déjà disponible ne sera pas à acheter et vous éviterez ainsi de céder à d’autres achats non indispensables ! A ce sujet, toujours prévoir votre liste de courses pour n’acheter que le strict nécessaire ;
  • Résistez aux offres promotionnelles, nous incitant à stocker plus que de besoin, donc à surconsommer ;
  • Plutôt que d’aller chercher le paquet de jambon ou de produits frais qui se situe derrière tous les autres, achetez celui qui est devant. Le cas échéant il y a de fortes chances que ce dernier soit jeté par le vendeur. Vous contribuerez ainsi à limiter les 19,7 tonnes d’aliments jetés par la grande distribution chaque année… par un seul établissement !
  • Faites vos courses avec vos emballages (sacs à réutiliser, boites en verre ou à défaut inox, boites d’œufs) pour favoriser les achats en vrac et n’acheter que la quantité nécessaire ;
  • Préparez des repas en grandes portions (mélanges de légumes, potages, légumineuses, etc.) pour réduire le temps de cuisson proportionnel aux quantités. Le réchauffage altère de manière minime la qualité nutritionnelle en certaines vitamines (C, B1 et B9 notamment) et minéraux (potassium par exemple) mais l’économie d’énergie engendrée le mérite ;
  • Optez pour le principe PEPS (premier entré, premier sorti) pour réduire les pertes liées aux produits périmés. Les restes que vous ne prévoyez pas de consommer dans les 48 h méritent alors d’être congelés s’ils se prêtent à ce mode de conservation ;
  • Relativisez la notion de date limite de consommation (DLC). La DLC est en effet une date de limite fixée pour éviter les risques sanitaires et concerne les produits comme les denrées fraîches ou les plats préparés (la date est précédée de la mention « A consommer jusqu’au / avant le … »). Toutefois, lorsque les aliments sont conservés dans de bonnes conditions, il est souvent possible de dépasser de quelques jours la date, sauf quand il s’agit de denrées animales crues et non fermentées comme la viande. Concernant les yaourts et les produits fermentés notamment à pH acide, vous pouvez les consommer sans inquiétude si le pot n’est pas gonflé. Certains consommateurs se regroupent d’ailleurs sous le terme de déchetariens pour utiliser les aliments périmés et jetés dans les poubelles. Concernant la DLUO, il s’agit d’une Date Limite d’Utilisation Optimale précédée de la mention « A consommer de préférence avant le … ». Dépasser cette date n’est en rien synonyme de risque pour la santé, y compris de plusieurs années. Je vous invite à consulter le site GaspiFinder pour connaitre les aliments dont la date de consommation peut être dépassée. Toutefois, lorsqu’une conserve est bombée et/ou choquée, elle est absolument à jeter ;
  • Laissez-vous séduire par les légumes peu esthétiques, pour ne pas dire moches à l’image de la campagne des gueules cassées menée par Intermarché, autant en magasin que sur le marché. Ce sont les premiers à être jetés du fait de la discrimination fréquente à leur égard ;
  • Si vous partez quelques jours de chez vous, pensez aux frigos collaboratifs !
  • Et bien sûr, compostez vos déchets organiques ! Pourquoi ne pas opter pour votre propre poulailler ? Vos poules seront ravies et vous pourrez déguster leurs œufs (penser à enrichir l’alimentation de vos poules avec des graines de lin pour augmenter la teneur en oméga 3 dans le jaune d’oeuf).

 

Bannissez (définitivement) les produits ultra-transformés de vos placards

Au sein de notre société moderne, il peut apparaître difficile pour certains de supprimer totalement les produits transformés des placards, ne serait-ce que pour leur aspects pratiques quand le temps consacré à cuisiner vient à manquer. Il s’agit pourtant d’une des principales clés pour prendre soin de la planète et optimiser votre santé, pour ne pas dire LA solution. D’un point de vue environnemental, les plats préparés représentent une source d’emballage importante et coûteuse en énergie. En effet, de nombreuses étapes de transformation sont nécessaires à leur fabrication. Sont concernés les céréales soufflées du petit déjeuner, les biscuits industriels, les biscuits apéritifs, le pain de mie industriel, etc. Une étude du Pr Schmidt Rivera a par exemple mis en évidence qu’un repas à base de poulet et de légumes à la sauce tomate préparé artisanalement réduit l’émission de CO2 de 35 % et la destruction de la couche d’ozone de 70%  (par émission de trichlorofluorométhane ou CFC) comparativement au même repas préparé industriellement6. L’équipe de Foster a, elle, analysé l’énergie utilisée pour la transformation industrielle des pommes de terre en frites7. Selon leur conclusion, le coût énergétique de cette transformation double l’impact environnemental. Nous parlons ici du simple coût environnement des transformations industrielles, mais nous pourrions bien entendu longuement développer l’impact négatif des additifs, des pesticides, des fertilisants, des perturbateurs endocriniens, des encres minérales ou encore des emballages sur la santé autant que sur l’environnement.

Réduisez votre consommation de protéines animales, devenez flexitarien

 

Source : Mediaprism – 2015

D’un point de vue nutritionnel, réduire votre consommation de produits animaux vous permet notamment :

  • D’augmenter vos apports en fibres du fait d’une consommation plus importante de produits végétaux ;
  • De diminuer la consommation d’acide arachidonique (oméga 6) au caractère pro-inflammatoire au profit des oméga 3 ;
  • D’améliorer la densité nutritionnelle en micronutriments du fait d’une sensibilisation plus importante à la nutrition et à une plus grande consommation d’aliments d’origine végétale ;
  • De réduire votre consommation de résidus d’antibiotiques, de facteurs de croissance ou encore d’endotoxines. Savez-vous que les produits animaux sont les premiers vecteurs de pesticides issus des cultures ayant servi à l’alimentation animale ?

Remplacer ne serait-ce que 30 % des produits animaux de son régime alimentaire par des alternatives végétales :

  • Réduit les apports en acides gras saturés et optimise les apports en fibres.
  • N’altérerait pas le statut des autres nutriments.
  • Diminuerait de 14 % l’empreinte environnementale de notre alimentation (émission de gaz à effet de serre, occupation des sols) 9.

Si vous souhaitez découvrir plus en détails les bénéfices d’une alimentation à dominante végétale, je vous invite à découvrir mes articles traitant de l’impact environnemental de la consommation des protéines animales ou de l’alimentation vegan.

Les produits bio sont-ils de meilleure qualité nutritionnelle ?


Consommer des produits de saison relève du bon sens. Non seulement nous profitons ainsi pleinement de la saveur d’aliments qui ont eu le temps de se gorger de nutriments au cours de leur culture, mais nous respectons également l’écosystème et l’environnement dans lequel ils évoluent. Un tel conseil peut là aussi paraître simple, mais encore trop peu appliqué. Il suffit d’observer les rayons de supermarchés, y compris de certains magasins biologiques, regorgeant d’aliments provenant de l’autre bout de la planète et cultivés tout au long de l’année. Privilégier les aliments d’origine biologique ou issus de producteurs locaux s’inscrivant dans une démarche limitant les pesticides et autres intrants autorisés dans l’agriculture conventionnelle, apparaît là aussi du bon sens, bien au-delà de toute considération nutritionnelle. A ce titre, les produits d’origine biologique sont-ils de meilleure qualité nutritionnelle ? La réponse théorique est relativement complexe à apporter dans la mesure où de grandes variations peuvent exister en fonction des aliments considérés, des modes de culture ou encore de l’origine géographique des aliments considérés. Une méta-analyse de 2014 est particulièrement intéressante10.

Menée par des chercheurs de l’université de Newcastle et publiée dans le British Journal of Nutrition, elle est le fruit de l’étude de 17 333 références datées entre 1992 et 2011, de 343 publications évaluant les différences nutritionnelles entre les produits d’origine biologique et l’alimentation conventionnelle sur 182 paramètres. Le résultat est alors sans appel pour les apports en antioxydants : les produits issus de l’agriculture biologique contiendraient en moyenne 60 % d’antioxydants de plus que l’alimentation conventionnelle, en particulier dans les fruits (+19 % d’acides phénoliques, +69 % de flavanones, +28 % de stilbenes, +26 % de flavones, +50 % de flavonoles et + 51 % d’anthocyanines). Cette méta-analyse conclut également à une teneur plus élevée en vitamine C. De tels résultats sont cohérents et confirment ceux issus d’autres études, à savoir que soumis aux pesticides ou fongicides, les végétaux réduisent leur capacité de défense contre les agents infectieux, donc leur concentration en antioxydants. Concernant les minéraux et oligo-éléments, les teneurs en chrome dans les produits d’origine biologique sont moins importantes de 59 % et de 8 % en manganèse, plus importantes de 95 % en molybdène, de 5 % en zinc et de 4 % en magnésium. Les teneurs en hydrates de carbone (glucides) sont plus importantes de 25 %, les végétaux ayant le temps de développer davantage de matière sèche. La teneur en protéines est plus faible de 8 % notamment du fait de sols moins riches en azote. Autre conclusion plus attendue : cette étude met en évidence une moindre contamination en métaux lourds et résidus de pesticides dans l’alimentation d’origine biologique :  48 % de cadmium et 30 % de nitrates en moins.  En moyenne, les teneurs en résidus de pesticides seraient quatre fois moins importantes dans les produits bio. Les teneurs en plomb apparaissent elles équivalentes entre les deux modes de culture, de nombreux sols étant contaminés. Il est en de même concernant l’arsenic. Cette méta-analyse met par ailleurs en évidence le manque de standardisation des protocoles utilisés dans ces études, point essentiel pour disposer d’une comparaison pertinente et objective. Une autre méta-analyse de 2012 analysant 237 études sur les végétaux parvient à des conclusions semblables11. Concernant les études portées sur des aliments issus de l’élevage, les résultats sont là aussi  favorables sur le plan nutritionnel, notamment grâce à une teneur plus importante en oméga 3 et plus riche en antioxydants (caroténoïdes) du fait d’une alimentation issue de pâturages ou de foin12,13.

Une récente analyse de la cohorte NutriNet-Santé de 2009 à 2016, intégrant plus de 69 000 personnes en France et publiée dans le JAMA 14 a mis en évidence une réduction des risques de cancer de 25 % chez les personnes adoptant une alimentation bio versus conventionnelle (76 % concernant les risques de lymphome et 34% pour le cancer du sein post-ménopausique). Cette analyse est particulièrement intéressante dans la mesure où les auteurs sont parvenus à éliminer les principaux biais d’interprétation classiquement rencontrés (écarter par exemple le fait que la personne fume ou réalise une activité physique puisse modifier les résultats).

Promouvoir une alimentation d’origine biologique et locale pour des raisons nutritionnelles ne peut toutefois prendre son véritable sens que si elle est intégrée dans une démarche favorisant les aliments bruts. Il existe en effet une grande confusion sur ce sujet, confusion subtilement entretenue par certaines marques. Si vous décidez de changer votre pizza industrielle en pizza bio tout aussi industrielle, cette dernière contiendra certes moins de pesticides, mais tout autant de corps de Maillard, de graisses, de sel, etc. que votre pizza initiale. Acheter un paquet de biscuits au rayon diététique sous prétexte que les ingrédients sont bio (ce qui n’est d’ailleurs pas toujours le cas avec les marques présentes dans ces rayons, vigilance) ne vous garantit en rien que la composition nutritionnelle sera de meilleure qualité. Ainsi, soyez bien vigilants. Je vous conseille vivement de distinguer ce qui relève de la traçabilité et de la contamination en intrants d’un produit (pesticides, antibiotiques, fongicides, etc.) de la qualité nutritionnelle. Vous allez parfois payer une fortune des produits d’origine biologique, mais de piètre qualité nutritionnelle. Sans compter sur le fait que le label bio ne garantit en rien l’absence de pesticides, à l’image des résultats de l’enquête menée par 60 millions de consommateurs concernant les thés (voir mon article à ce sujet).

Et qu’en est-il concernant l’empreinte environnementale ?

Effet spirale de la monoculture intensive (source : FAO)

Il est indéniable que favoriser des aliments issus de l’agriculture biologique, voire de la biodynamie (label Demeter) ou du label privé bio-cohérence, respecte davantage la planète, en limitant notamment l’utilisation de pesticides, fongicides, antibiotiques et autres agents de synthèse. J’aurai l’occasion de développer ces éléments dans un prochain article. Concernant l’empreinte environnementale, l’agriculture d’origine biologique nécessite moins d’énergie par unité d’aliment mais occupe davantage de sol comparativement à l’agriculture conventionnelle15. Ce point explique en partie la baisse de rendement de l’agriculture biologique de 5 à 34 % parfois évoquée mais demeurant très variable selon le contexte16. L’équipe du Dr Pimentel a par exemple démontré une meilleure composition en matières organiques, une meilleure rétention de l’eau et en toute logique une plus faible présence de pesticides dans les sols issus de l’agriculture biologique17. De nombreux petits producteurs locaux travaillent toutefois avec peu ou sans traitements, dans le respect de la terre et des animaux sans pour autant être labellisés bio. Ils méritent donc d’être soutenus à travers nos achats de proximité.

Encouragez la pêche durable

Les intérêts nutritionnels du poisson en comparaison des viandes sont aujourd’hui bien établis. Toutefois, l’augmentation de leur consommation n’est pas sans conséquences sur l’environnement. La pêche du thon, souvent réalisée par des méthodes peu spécifiques, utilisent par exemple des filets retenant de nombreuses autres espèces alors rejetées mortes à la mer. Il en est de même pour la pêche du flétan qui, lorsqu’elle est réalisée par chalutage de fond*, détruit les fonds marins. Concernant le saumon, 3 à 5 kilos de petits poissons sont nécessaires pour produire un kilo de ce poisson du fait de sa position dans la chaîne alimentaire. L’évaluation de l’impact environnement de la consommation de poisson est réalisée selon la méthode dite de Fish-in/Fish-out. Plus le Fish-in est élevé, moins la consommation de ce poisson prédateur est durable pour le renouvellement des stocks et la préservation de la biodiversité marine. Indépendamment de leur intérêt nutritionnel, consommer des petits poissons (sardine, hareng, maquereau) représente également un geste environnemental favorable, sans compter sur le fait que le cheptel se renouvelle plus rapidement, ces derniers étant moins contaminés et leur cycle de vie plus court. Si vous souhaitez acheter du saumon, le choisir d’aquaculture peut de prime abord paraître favorable à la conservation des stocks de saumons sauvages. Attention toutefois à l’aquaculture réalisée en milieu naturel, véritable porte ouverte à la pollution des écosystèmes par les pesticides et les antibiotiques. Se tourner vers l’aquaculture en système fermé (bassins). La truite arc-en-ciel peut constituer des alternatives constructives au saumon d’Atlantique. Si vous consommez des poissons en conserve, privilégier les bocaux en verre aux boîtes en métal pour des raisons environnementales et de santé (limitation des perturbateurs endocriniens présents dans le film de protection plastique).

*Le chalutage de fond est une méthode de pêche qui utilise un large filet maintenu au niveau des fonds marins par des poids, traîné sur plusieurs kilomètres par un bateau, le chalutier. Le filet attrape de nombreuses espèces, dont de jeunes poissons indispensables au renouvellement des stocks, et détruit les fonds marins (récifs coralliens, perturbation de la sédimentation avec des conséquences écologiques non négligeables sur les chaînes trophiques).

Le soja, la solution ?

Indépendamment des effets potentiels des phyto-œstrogènes sur la santé, la demande croissante en soja, notamment en Europe, est à l’origine d’une part importante de la déforestation Amazonienne. Les plantations de soja entre 1995 et 2002 seraient responsables de plus de 30 % de la déforestation de la zone considérée selon le ministère de l’environnement brésilien. L’agriculture sur brûlis* (défrichage par le feu) est notamment pratiquée, générant ainsi une dégradation durable des sols. Le soja est responsable à lui seul de 60 % de la déforestation secondaire aux importations européennes18. Pourtant, seuls 6 % de la production mondiale de soja sont destinés à la consommation humaine, 70 % étant utilisés pour l’alimentation des poulets, porcs, et bœufs19. A titre d’exemple, en 2013 aux Pays-Bas, 228 millions kg de soja ont été utilisés pour assurer la production de poulet, soit une quantité de soja nécessitant une terre agricole équivalent à 96 000 terrains de football18… Ainsi, si vous souhaitez prendre soin de votre santé et de l’environnement, rien de tel que de privilégier les légumineuses et de limiter la consommation de soja à quelques portions par semaine, idéalement sous forme fermentée (miso ou tempeh) et en privilégiant les origines garanties sans OGM.

*L’agriculture sur brûlis est une technique agricole qui consiste à brûler la végétation en présence afin de défricher et de fertiliser le futur champ. Efficace sur le court terme, cette méthode de culture s’oppose à la notion de durabilité car elle érode le sol et l’épuise en seulement 3 ou 4 années, après lesquelles il faut laisser la terre en jachère et répéter le processus… ailleurs.

Boycottez les produits contenant de l’huile de palme

Fait désormais bien connu, la demande industrielle croissante en huile de palme est à l’origine de larges campagnes de déforestation, notamment en Asie du Sud-Est. Ces dernières se soldent par une perte importante de biodiversité, une pollution accrue des écosystèmes et une augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Une certification “huile de palme durable” est proposée depuis 2003 par le RSPO (Roundtable on Sustainable Palm Oil). Elle est toutefois de plus en plus controversée, les critères de durabilité environnementale imposés aux plantations étant jugés trop flous. Rien de tel que de supprimer les aliments en contenant !

Liste (non exhaustive) de produits pouvant contenir de l’huile de palme :

  • Desserts industriels
  • Gâteaux industriels
  • Biscottes et biscuits industriels
  • Friandises chocolatées (barres chocolatées, pâte à tartiner)
  • Confiseries
  • Céréales du petit déjeuner
  • Glaces
  • Certains fruits secs
  • Pains, brioches, pâtes à tarte industrielles
  • Margarines
  • Fromages et préparations fromagères
  • Plats préparés (pizza, quiche ou autre)
  • Chips
  • Soupes et bouillons industriels

Le mieux demeure de vous référer à la liste d’ingrédients pouvant stipuler la présence d’huile de palme ou de dérivés : huile palmiste (qui désigne le noyau), graisse de palme, graisse palmiste, oléïne de palme ou encore stéarine de palme.

Si vous souhaitez en consommer, l’huile de palme rouge non raffinée et bio est à privilégier pour la cuisson des aliments du fait de sa stabilité à la chaleur.

Sélectionnez vos ustensiles et les conditionnements

Utiliser des conditionnements et des bouteilles en verre, au détriment du plastique, contribue à limiter non seulement la pollution mais aussi la contamination possible de vos aliments. Depuis 2017, les magasins Biocoop ont par exemple décidé de ne plus commercialiser de bouteilles plastiques. Cette décision est synonyme d’évolution des comportements d’achats en profondeur, au même titre que le remplacement des sachets jetables au profit du vrac. Les magasins proposant ce mode d’achat sont également de plus en plus nombreux, à l’image du réseau de magasins Day by day (même les supermarchés s’y sont mis), notamment pour les céréales, légumineuses, fruits oléagineux, fruits secs, etc. Il est aujourd’hui facile de limiter les emballages avec un peu de bonne volonté et d’organisation. Dans la mesure du possible, pensez à garder les sachets papiers propres de vos achats en vrac pour les réutiliser dans le même magasin.

Concernant les ustensiles de cuisson, évitez ceux utilisant des polluants en grande quantité comme par exemple les revêtements en Téflon (il s’agit d’une marque déposée, son vrai nom étant le polytétrafluoroéthylène ou PTFE) au profit de l’inox pouvant être recyclé sans perdre de la qualité du matériel, même si son empreinte environnementale est plus lourde que la fonte 100 % naturelle.

La cuisson à la vapeur douce représente un compromis optimal pour préserver la qualité nutritionnelle des aliments et réduire l’impact environnemental. Si vous faites cuire vos légumes ou vos féculents à la casserole, pensez à toujours mettre un couvercle pour optimiser l’énergie dépensée. La cuisson au four est quant à elle beaucoup plus énergivore.

Anthony Berthou

Sources :

(1) FAO 2014 Data on Crops

(2) http://www.agmrc.org/commodities-products/nuts/almonds/

(3) The green, blue and grey water footprint of crops and derived crop products, Table 4, Mekonnen, M.M. and Hoekstra, A.Y, Value of Water Research Report Series No. 47, UNESCO-IHE, Delft, the Netherlands, 2010

(4) https://www.drought.gov/drought/states/california

(5) Cashews, highlights of the cashew industry, Red River Food Inc., June 2011

(6) Life cycle environmental impacts of convenience food: Comparison of ready and home-made meals, Schmidt Rivera et al, Journal of Cleaner Production, 2014.

(7) Environmental Impacts of Food Production and Consumption: A report to the Department for Environment, Foster, C. et al, Food and Rural Affairs, Manchester Business School, 2006.

(8) A Global Assessment of the Water Footprint of Farm Animal Products, Ecosystems, Mekonnen et Hoekstra, 2010.

(9) Are more environmentally sustainable diets with less meat and dairy nutritionally adequate ?, Saves SM et al, Public Health Nutrition, May 2017

(10) Marcin Barański et al., Higher antioxidant and lower cadmium concentrations and lower incidence of pesticide residues in organically grown crops: a systematic literature review and meta-analyses. Volume 112, Issue 5. 14 September 2014, pp. 794-811.

(11) Smith-Spangler C et al. Are organic foods safer or healthier than conventional alternatives?: a systematic review. Ann Intern Med. 2012, Sep 4;157(5):348-66.

(12) Dominika red nicka-Tober, Higher PUFA and n-3 PUFA, conjugated linoleic acid, α-tocopherol and iron, but lower iodine and selenium concentrations in organic milk: a systematic literature review and meta- and redundancy analyses, British Journal of Nutrition. 2016, 115, 1043–1060.

(13) C.E Realini et al. Effect of pasture vs. concentrate feeding with or without antioxidants on carcass characteristics, fatty acid composition, and quality of Uruguayan beef, Meat Science 66. 2004, p.567–577.

(14) Baudry J, Assmann KE, Touvier M, et al. Association of Frequency of Organic Food Consumption With Cancer Risk – Findings From the NutriNet-Santé Prospective Cohort Study. JAMA Intern Med. 2018.

(15) Tuomisto et. al. Does organic farming reduce environmental impacts? A meta-analysis of European research,  Journal of Environmental Management, Dec 2012.

(16) Seufert V, Ramankutty N & Foley JA. Comparing the yields of organic and conventional agriculture. Nature. April 2012.

(17) Pimentel D et. al. Environmental, Energetic, and Economic Comparisons of Organic and Conventional Farming Systems. BioScience. July 2005.

 (18) Soy Barometer 2014, A Research report for the Dutch Soy Coalition, Profundo Research and Advice, September 2014.

(19) Agricultural Commodity Supply Chains Trade, Consumption and Deforestation, Brack, D, Glover, A, & Wellesley, L, Energy, Environment and Resources, 2016.

(20) Food systems, nutrition, health and the environment, Dangour, A.D et al, The Lancet Planetary Health, 2017.

Anthony Berthou

 

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