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Intolérance au lactose

Posté le 3 Fév, 2025 dans Aliments Santé, Conseils santé | 0 commentaires

Intolérance au lactose

L'intolérance au lactose

Le lactose est le sucre du lait. Il est constitué de galactose et de glucose. Pour le digérer, l’organisme a besoin d’une enzyme spécifique, la lactase, produite dès la naissance en quantité importante. Le lait maternel en contient en effet de grandes quantités.

L’homme est toutefois génétiquement programmé pour voir cette activité lactasique diminuer après le sevrage. Selon une étude analysant les allèles du gène responsable de la synthèse de la lactase (LCT-13910) auprès de 866 enfants, cette évolution aurait lieu entre 5 ans et 11 ans¹. Du fait de l’existence d’un polymorphisme génétique, certains individus peuvent toutefois continuer à bien tolérer le lactose tout au long de leur vie². Le niveau de tolérance varie d’environ 12 g (l’équivalent d’un verre de lait) à 50 g de lactose par jour (environ un litre de lait)³.

Le premier facteur pouvant expliquer cette différence est l’origine ethnique. Moins de 10 % des personnes d’origine asiatique ou africaine tolèrent par exemple le lactose⁴. Les Indiens ne sont que 6 %, comme les Chiliens d’origine amérindienne. Les Chinois et les Japonais sont quant à eux totalement dépourvus des allèles du gène capable de produire la lactase⁵. À l’inverse, les personnes d’origine suédoise sont plus de 73 % à le digérer. Une telle situation est avant tout le fruit d’une adaptation sélective au cours du Néolithique.

À l’échelle individuelle, nos propres choix alimentaires peuvent également en partie expliquer ces variations de tolérance au lactose. Si vous avez maintenu une consommation de lait depuis votre enfance, il est probable que vous ayez conservé une activité lactasique résiduelle. Pour autant, si vous arrêtez d’en consommer pendant plusieurs mois, cette capacité peut diminuer, voire disparaître car l’enzyme n’est pas inductible⁶. La qualité du microbiote peut également moduler votre degré de tolérance, certaines bactéries étant capables d’hydrolyser le lactose⁷⁻⁸. Il s’agit d’ailleurs d’une des indications à la prise de probiotiques officiellement reconnue par l’EFSA⁹.

Rappelons par ailleurs que le lactose est présent dans tous les laits animaux, qu’ils soient issus de bovins, de caprins ou d’ovins. Ce qui signifie que, si vous êtes intolérant au lactose, vous l’êtes pour la totalité des laits et non simplement pour celui de vache. À l’inverse, les substituts végétaux appelés par abus de langage laits de soja, de riz ou d’avoine, ne contiennent pas de lactose (mais potentiellement beaucoup de sucre, le lait de riz en particulier) car ne sont pas des laits animaux, tout simplement.

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🧐 Intolérance au lactose : bien choisir ses produits laitiers

L’intolérance au lactose se manifeste par des troubles digestifs de type ballonnements, douleurs intestinales voire diarrhées à la suite de la consommation de produits laitiers contenant encore du lactose, donc principalement du lait¹⁰. Les produits fermentés contiennent moins de lactose, les bactéries appelées à juste titre « lactiques » hydrolysant ce sucre en acide lactique à hauteur d’environ 25 à 50 %¹¹⁻¹². Pour cette raison, le fromage et les yaourts traditionnels sont généralement mieux tolérés. Petit bémol concernant les yaourts industriels. Certaines sociétés rajoutent du lait en poudre après la fermentation bactérienne.

Il est donc nécessaire de jouer au détective en lisant l’étiquette pour savoir si tel est le cas lorsque vous consommez un yaourt.

Testez votre tolérance au lactose

Pour savoir si vous êtes ou non intolérant au lactose, le test à réaliser est simple. Si vous avez un transit rapide ou irrégulier, que vous souffrez de ballonnements ou de gaz à la suite de la consommation de produits laitiers, arrêtez de boire du lait pendant 4 à 6 semaines, quelle que soit l’origine animale. Vous pouvez poursuivre votre consommation de fromage affinés et de yaourts, en quantité modérée. Une fois cette période passée, si vos troubles ont disparu et que votre inconfort réapparaît lorsque vous réintroduisez du lait dans votre alimentation , vous êtes fixé. Il est toutefois nécessaire de maintenir un apport de produits laitiers fermentés très pauvre en lactose (fromages affinés et yaourts) au cours de cette période pour réaliser ce test. En effet, si vous les supprimez tous, vous ne saurez pas si l’amélioration des symptômes est liée spécifiquement à l’arrêt du lait ou à celui des produits laitiers de manière générale. Attention également, du lactose peut se cacher dans de nombreux produits ultra-transformés, notamment sous la dénomination poudre de lait (biscuits, viennoiseries, voire charcuteries, plats industriels, etc.). La prise de probiotiques riches en lactobacilles (environ 10 milliards par jour 15 min avant le petit déjeuner pendant au moins 1 mois) pourra également vous aider.

À l’inverse, si vos troubles persistent malgré l’éviction du lait, ces derniers proviennent alors d’autres facteurs, notamment d’une possible hypersensibilité aux caséines laitières.

produits laitiers

Bibliographie

  1. Wang Y, Harvey CB, Hollox EJ, et al. The genetically programmed down-regulation of lactase in children. Gastroenterology. 1998;114(6):1230-1236. doi:10.1016/s0016-5085(98)70429-9
  2. Ranciaro A, Campbell MC, Hirbo JB, et al. Genetic origins of lactase persistence and the spread of pastoralism in Africa. Am J Hum Genet. 2014;94(4):496-510. doi:10.1016/j.ajhg.2014.02.009
  3. Savaiano DA, Levitt MD. Milk intolerance and microbe-containing dairy foods. J Dairy Sci. 1987;70(2):397-406. doi:10.3168/jds.S0022-0302(87)80023-1
  4. Dibba B, Prentice A, Laskey MA, Stirling DM, Cole TJ. An investigation of ethnic differences in bone mineral, hip axis length, calcium metabolism and bone turnover between West African and Caucasian adults living in the United Kingdom. Ann Hum Biol. 1999;26(3):229-242.
  5. Mattar R, de Campos Mazo DF, Carrilho FJ. Lactose intolerance: diagnosis, genetic, and clinical factors. Clin Exp Gastroenterol. 2012;5:113-121. doi:10.2147/CEG.S32368
  6. Gilat T, Russo S, Gelman-Malachi E, Aldor TA. Lactase in man: a nonadaptable enzyme. Gastroenterology. 1972;62(6):1125-1127.
  7. Briet F, Pochart P, Marteau P, Flourie B, Arrigoni E, Rambaud J. Improved clinical tolerance to chronic lactose ingestion in subjects with lactose intolerance: a placebo effect? Gut. 1997;41(5):632-635.
  8. Ojetti V, Gigante G, Gabrielli M, et al. The effect of oral supplementation with Lactobacillus reuteri or tilactase in lactose intolerant patients: randomized trial. Eur Rev Med Pharmacol Sci. 2010;14(3):163-170.
  9. EFSA NDA Panel. Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to live yoghurt cultures and improved lactose digestion (ID 1143, 2976) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal. 2010;8(10):1763. doi:10.2903/j.efsa.2010.1763
  10. Shaw AD, Davies GJ. Lactose intolerance: problems in diagnosis and treatment. J Clin Gastroenterol. 1999;28(3):208-216. doi:10.1097/00004836-199904000-00005
  11. McDonough FE, Hitchins AD, Wong NP, Wells P, Bodwell CE. Modification of sweet acidophilus milk to improve utilization by lactose-intolerant persons. Am J Clin Nutr. 1987;45(3):570-574. doi:10.1093/ajcn/45.3.570
  12. Gorbach SL. Lactic acid bacteria and human health. Ann Med. 1990;22(1):37-41. doi:10.3109/07853899009147239

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